Pianiste, compositeur et producteur : le profil du musicien japonais Akira Kosemura fait songer à celui de son aîné, compatriote et ex-Yellow Magic Orchestra Ryuichi Sakamoto, avec lequel il partage également l’art d’écrire pour le cinéma (Embers, en 2014, ou encore Haruchika, sur les écrans japonais, depuis le 4 mars dernier), mais pas encore (?) celui de faire l’acteur… Kosemura excelle dans le mélange électro et acoustique, à l’image de son premier album solo It’s on Everything (label Someone Good), en 2007. Dans la foulée, il crée SCHOLE, son propre label, signant en outre plusieurs productions (Dakota Suite, le guitariste Paniyolo, Quentin Sirjacq), avec toujours à l’esprit ce credo esthétique : « un temps pour le repos, le loisir créatif ou la paresse ». Someday, son nouveau EP (sortie digitale le 21 avril 2017) laisse la part belle aux accords doux et mesurés de son piano (Stillness of the Holy Place), fait voltiger les claviers synthétiques à la manière de Glass (Sphere), comme au chant éthéré de l’Américain Devendra Banhart, invité pour deux versions de Someday. Chanteur à la voix évanescente, Banhart épouse le style alangui du Japonais, sorte de folk post Penguin Cafe Orchestra décapé au bouddhisme intégral – à cet égard, recherchez les mélodies hyper délicates de son album numérique de piano solo Buddhists, édité par les Suédois de 1631 Recordings, 2016. Après l’illustre Moondog, l’ère des doux dingues est de retour : chouette, non ?
Akira Kosemura – Someday EP (sortie digitale le 21 avril 2017). 23 min. Poissons d’or. www.akirakosemura.com
